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10h10

Andreas Lubitz, copilote de l'Airbus A 320 de la germanwings qui s'est crashé le 24 mars dernier dans les Alpes, a délibérément provoqué l'accident.


10h42

L’avion de la compagnie low cost Germanwings décolle de Barcelone pour rejoindre Düsseldorf, dans le nord de l’Allemagne. A son bord, 144 passagers et 6 membres d'équipage ont pris place.


Durant les vingt premières minutes, les échanges entre le copilote, Andreas Lubitz et le commandant de bord, Patrick Sondenheimer, sont courtois. Le procureur de Marseille, parlera même, d'échanges "enjoués" entre les deux hommes aux manettes de l'appareil.

En cabine, personne ne semble se rendre compte de ce qui se passe à l'avant de l'appareil. Mais un homme, le commandant de bord, Patrick Sondenheimer, s'inquiète de ne pas parvenir à rouvrir la porte du cockpit. Il actionne plusieurs fois le visiophone de l'autre côté de la porte blindée. Andreas Lubitz le voit, l'entend mais il ne répond pas.


Le commandant de bord lui crie alors "Andreas, ouvre cette porte!". Mais le copilote ne réagi toujours pas. Pourtant il est en vie. Sur l'enregistrement, on entend la respiration du co-pilote. "Un bruit de respiration que nous entendrons jusqu'à l'impact final", expliquera le procureur. 


A Marseille, la tour de contrôle alors tente d'établir le contact. Mais aucune réponse ne parvient depuis l'A320 qui descend vers les montagnes. L'avion devient alors prioritaire et les avions situés aux alentours sont chargés d'essayer de prendre contact avec lui par radio. Mais là encore, aucune réponse. 


Cela fait maintenant neuf minutes qu'Andreas Lubitz s'est enfermé dans le cockpit.  Des alarmes se déclenchent alors pour prévenir que l'appareil se rapproche du sol. "Terrain ! Pull up !  terrain ! Pull up !", crachent les alarmes dans le cockpit.


De l'autre côté de la porte, on entend des coups. Sans doute le commandant, peut-être aidé de passagers, est en train d'essayer d'enfoncer la porte pour entrer dans le cockpit. Mais la porte blindée, selon les normes internationales, ne cède pas.



MARDI 24 MARS 2015 :

LE RÉCIT



COMMENT FONCTIONNE LE VERROUILLAGE D'UN COCKPIT ? 



Comment le commandant de bord a t-il pu se retrouver coincé à l'extérieur du cockpit lors du crash de l'A320 dans les Alpes ?


C'est le fruit d'une politique sécuritaire mise en place après les attentats du 11-Septembre 2001. Les cockpits des avions sont désormais munis de portes blindées et de digicodes pour prévenir toute intrusion. Selon le procureur de la République de Marseille, le commandant de bord s'est justement retrouvé coincé en dehors de la cabine de pilotage avec impossibilité d'y rentrer. Le copilote seul aux commandes aurait verrouillé de l'intérieur le cockpit avant d'actionner la commande de perte d'altitude. Mais quelle est la procédure à respecter pour accéder à une cabine de pilotage ?


Reconnaissance et déverrouillage. "Les pilotes doivent pouvoir se barricader à l'intérieur du cockpit et pour ça, on a simplement blindé la porte et on ne peut pas l'ouvrir de l'extérieur", explique à Europe 1 Xavier Tytelman, spécialiste de sécurité aérienne. Mais il existe un moyen de pénétrer malgré tout dans le cockpit. Après s'être identifié auprès des pilotes via un interphone et reçu leur aval, la porte est déverrouillée de l'intérieur du cockpit en positionnant un bouton sur l'option "unlock".


Un code d'urgence en cas de malaise des pilotes. Que se passe-t-il si les deux pilotes, victimes de malaise, ne répondent pas à l'interphone ? Il existe alors un code d'urgence que le reste du personnel de bord peut utiliser. Il est différent selon les compagnies et les équipes se le divulguent entre elles.


Lorsqu'il est composé, un bip résonne alors à l'intérieur du cockpit pendant 30 secondes au bout desquelles la porte blindée se déverrouille automatiquement pendant 5 secondes seulement. Les pilotes ont cependant la possibilité de positionner le bouton commandant la porte sur l'option "lock". À ce moment, il est impossible de faire s'ouvrir la porte de l'extérieur, même avec le code d'urgence. C'est probablement ce qu'aurait fait le copilote resté seul aux commandes de l'A320 afin d'empêcher le commandant de revenir dans le cockpit.


Cette procédure "doit empêcher l'accès au cockpit par d'éventuels terroristes, des personnes qui voudraient détourner l'avion". Mais elle a aussi été pensée pour "permettre au personnel de l'avion d'entrer dans le cockpit si jamais il y a un malaise ou si personne ne répond".  "La question, c'est 'est-ce que la porte n'a pas fonctionné' ou 'est-ce que le pilote aurait refusé l'accès au cockpit'", se demande Xavier Tytelman.

SURVOL DE LA ZONE DU CRASH




L'un des reporters d'Europe 1, Sébastien Krebs, a pu survoler la zone où s'est crashé l'Airbus A320. 


"Pas de traces d’impact, pas d’incendie, pas de fumée". "Ce qui frappe, c’est qu’il est difficile de repérer le lieu du crash", décrit l'envoyé spécial, qui a pu embarquer avec un hélicoptère de la gendarmerie.


Et une fois trouvé, que voit-on ? "des petits débris blancs, pas de traces d’impact, pas d’incendie, pas de fumée. Simplement de la poussière et de petits débris éparpillés sur une zone assez large…"

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- RÉCIT -

CRASH DE LA

GERMANWINGS :

UNE TRAGÉDIE PROGRAMMÉE 

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Mardi 24 marsla France a connu l'une des pires catastrophes aériennes de son histoire. Un Airbus A320 de la compagnie low-cost Germanwings s’est écrasé non loin de Barcelonette, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Aucun des passagers et membres d'équipage qui avaient pris place à bord de l'appareil n'a survécu.

 

149 personnes prises au piège de la folie d'un homme : Andreas Lubitz, le copilote.

 

Une tragédie. Mais pas un accident.

 

Aux commandes de l'appareil, ce jour-là : un jeune homme de 27 ans, dépressif, qui a volontairement précipité l'A320 contre le flanc de la montagne. Les deux boîtes noires de l’appareil, récupérées par le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA), le confirment rapidement.

 

Mais ce drame aurait-il pu être évité ?  C'est ce que les enquêteurs vont tenter de découvrir.

 

Europe1 revient sur cette tragédie et sur le profil d'un homme psychologiquement fragile.



Le long travail d'enquête et d'identification des victimes commence pour les gendarmes sur le terrain.  Une semaine après le crash, les enquêteurs ont recueilli l'ADN des 150 victimes. (Photo AFP)

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 A Seyne-les-Alpes, où a été installé le PC opérationnel, le vacarme des rotors d'hélicoptères a commencé quelques heures seulement après l'accident. (crédit photo : F. Balsamo - Gendarmerie nationale )

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 Les équipes de gendarmes, d'experts et de médecins légistes, enfilent des harnais, accrochent plusieurs mousquetons à leur ceinture et se couvrent la tête avec des casques jaunes d'alpinistes. A trois minutes de vol, sur la zone du crash, le risque de chute est très important, sur un terrain escarpé, un flanc de montagne presque à la verticale. (crédit photo : F. Balsamo - Gendarmerie nationale)

 Les enquêteurs sont déposés sur la zone chaque jour par hélitreuillage depuis l'aérodrome de Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres du site. Une voie pour les véhicules tout-terrain a été dégagée une semaine après le drame. (Crédit photo : F. Balsamo - Gendarmerie nationale)

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10h30

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Des soins psychiatriques et de gros problèmes de vue



Trois jours seulement après le crash, la piste d'un terrible acte suicidaire est privilégiée. Le tabloïd allemand Bild révèle d'abord le contenu du dossier médical d'Andreas Lubitz. Le jeune homme de 28 ans était dans un état de dépression grave. Les perquisitions réalisées à son domicile confirment les informations du tabloïd allemand. Les enquêteurs découvrent que le jeune copilote a caché à son employeur qu'il se trouvait en arrêt maladie le jour de l'accident. Des formulaires d'"arrêts maladie détaillés, déchirés" et qui concernaient aussi "le jour des faits", sont retrouvés chez lui.



Ces documents viennent "appuyer la thèse" selon laquelle Andreas Lubitz, "a caché sa maladie à son employeur et à son environnement professionnel", selon le parquet. Les documents retrouvés attestent d'une "maladie existante et de traitements médicaux correspondants", selon l'une des sources proches du dossier. En revanche, aucune lettre d'adieux ou courrier annonçant un acte prémédité n'a été découvert.


Trop faible psychologiquement


En creusant dans le passé du jeune homme on découvre qu'en 2009, Andreas Lubitz a interrompu sa formation de pilote. Il a alors été placé dans un établissement psychiatrique. Victime d'attaques de peur et de crises de panique, il ne pouvait alors plus suivre son apprentissage. Pendant sa formation, Andreas avait, de plus, été jugé à plusieurs reprises comme incapable de voler, car trop faible psychologiquement.


Andreas Lubitz a finalement réussi à obtenir sa licence de pilote. Un document qui comporte dans son cas une mention bien particulière. Il s'agit de trois lettres : SIC, qui signifient que le pilote peut voler mais doit cependant faire l'objet de contrôles médicaux spéciaux très réguliers. Il s'agit d'une recommandation de l’office allemand de l’aviation civile.



Mais s’il est autorisé à voler, le jeune homme sait qu’à tout moment il peut à nouveau être mis en arrêt de travail. C’est ce qu’a confié une de ses anciennes petites amies au journal allemand Bild. Si Andreas Lubitz "a fait ça", "c'est parce qu'il a compris qu'à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d'un emploi à la Lufthansa, comme commandant de bord et pilote de long courrier était pratiquement impossible", affirme la jeune femme de 26 ans dans le journal. Elle déclare également qu’Andreas lui aurait dit : "Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra".



"Il était capable de cacher aux autres ce qui se passait vraiment en lui", poursuit la jeune femme, ajoutant qu'il "ne parlait pas beaucoup de sa maladie, seulement qu'il suivait un traitement psychiatrique", dit-elle. La jeune femme explique aussi s'être séparée de lui au bout de cinq mois "parce qu'il devenait de plus en plus clair qu'il avait un problème. Pendant les discussions, il craquait et me criait dessus (...) La nuit, en proie à des cauchemars, il se réveillait et criait "Nous tombons"", a-t-elle ajouté, dans un témoignage renforçant la piste selon laquelle le jeune copilote souffrait de troubles psychiatriques.

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Le commandant de bord commence à préparer l’atterrissage prévu à Dusseldorf. Il fait son briefing à son co-pilote, mais ne remarque pas que celui-ci change radicalement de comportement. A ce moment-là, "les réponses du copilote semblent laconiques", dévoilera le procureur de Marseille. 


Une fois le briefing terminé, le commandant de bord demande à Andreas Lubitz de prendre les commandes, le temps de se rendre aux toilettes. Il passe le manche au copilote en prononçant la formule habituelle : "you have control" (Tu as le controle). Sur l'enregistrement, qu'ont récupéré les enquêteurs, on entend, à ce moment-là, le bruit d'un siège qui recule puis une porte qui se ferme. C'est le pilote qui vient de quitter le cockpit.


 L'appareil vole alors à 12.000 mètres d'altitude et s'apprête à passer au-dessus des Alpes.


Andreas Lubitz, désormais seul dans le cockpit, modifie les boutons du "flight monitoring system" pour actionner la descente de l'appareil. "L'action sur ce sélectionneur d'altitude ne peut être que volontaire", précisera le procureur. 

10h35

Juste avant l'impact, l'Airbus touche une montagne. On entend alors les cris des passagers. Ce sont les derniers bruits sur l'enregistrement d'une des boîtes noires, écrit Bild. 


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"Andreas ouvre cette porte !"




- Extrait de l'enregistrement dans le cockpit - 



L'appareil de Germanwings et ses passagers ont été pulvérisés lorsque l'A320 a percuté de plein fouet le versant à 700 km/h. De l'appareil il ne reste que des petits débris éparpillés dans la montagne.


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Des habitants de la région sont venus se recueillir sur la commune du Vernet, devant la stèle érigée dans ce village, situé non loin du lieu du drame. (Photo AFP)


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Andreas Lubitz avait 27 ans. Cet homme de nationalité allemande vivait entre Düsseldorf, destination initiale du vol de la Germanwings, et le domicile de ses parents, situé dans la petite commune de Montabaur, en Rhénanie-Palatinat, dans l'ouest de l'Allemagne.




Sur sa page Facebook, le jeune homme disait aimer David Guetta ou encore le DJ allemand Paul Kalkbrenner, ainsi que le bowling. Parmi les pages "likées" par Andreas Lubitz figurent également celle de la compagnie Lutfhansa, ainsi qu'une page technique sur l'A320, le même modèle que l'avion du crash.




Andreas Lubitz avait été engagé par la Lufthansa en septembre 2013, juste après sa formation auprès du groupe, et comptait 630 heures de vol à son actif. De fait, il était le moins expérimenté des deux pilotes de l'appareil, le commandant de bord ayant 10 ans d'expérience et plus de 6.000 heures de vol sur Airbus.



Mais l'enquête a rapidement montré que les compétences du copilote n'étaient pas en cause dans ce drame. C'est son profil psychologique qui a très vite interpellé les enquêteurs.





AFP PHOTO / FOTO TEAM MUELLER

Dépression, problèmes de vue : le lourd dossier médical d'Andreas Lubitz

Crash de l'A320 : "Ouvre cette foutue porte !" a crié le commandant

Crash de l'A320 : "tout le monde connaîtra mon nom", assurait Lubitz

Une longue enquête et la douleur des familles



Alors que les enquêteurs travaillent sur les circonstances et les motifs exacts de la tragédie, les familles, elles, sont allées se recueillir sur les lieux du crash, deux jours après le drame. Au total, trois cent vingt-cinq personnes ont fait le voyage jusqu'à Seyne-les-Alpes. En majorité des familles allemandes et espagnoles mais également des personnes en provenance du Mexique, du Japon, de Colombie, du Venezuela ou d'Argentine.



Des proches anéantis et choqués, ont été pris en charge par des personnels spécialisés de Lufthansa, formés aux situations d'urgence, ainsi qu'une trentaine de salariés de la société londonienne Kenyon International Emergency Services, spécialisés dans la gestion de crise. Une dizaine de psychologues font également partie de ces équipes, dont l'un accompagne systématiquement les convois des familles en autobus entre Marseille et Seyne-les-Alpes.



La compagnie Germanwings a décidé d'allouer immédiatement 50.000 euros à chaque famille, "une somme qui ne viendra pas en déduction" des éventuels dommages versés ultérieurement, a-t-elle fait savoir. Cela dépendra des conclusions de l'enquête qui ne fait que commencer.

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Les proches des victimes australiennes se recueillent devant la stèle dressée à Seyne-les-Alpes. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

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Les équipes d’analyse et d’enquête s’affairent au travail d’identification des victimes du crash. Leur objectif ? Retrouver les ADN des victimes pour les identifier.

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A l'aéroport de Düsseldorf, des passagers et des habitants de la ville viennent rendre hommage aux victimes du crash. (Photo Europe1 ) 

COORDINATION ET RÉALISATION

Maud Descamps



REPORTAGES, TEXTES,PHOTOS ET VIDÉOS


Avec la participation de :

Walid Berrissoul

Guillaume Biet

Marc-Antoine Bindler

Benjamin Bonneau

Cécile Bouanchaud

Pierre de Cossette

Margaux Duguet

Barthélémy Gaillard

Jean-Jacques Héry

Hélène Khol

Sébastien Krebs

Henry de Laguérie

Salomé Legrand

Noémi Marois

Benjamin Peter

Chloé Pilorget-Rezzouk 

Julien Pearce

Sandrine Prioul

Brigitte Renaldi

Jean-Sébastien Soldaïni

Chloé Triomphe



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Très vite à Seyne-les-Alpes les journalistes arrivent sur  place et interrogent les gendarmes. Plus de 300 gendarmes, une centaine de sapeurs-pompiers, 70 chasseurs venus de Gap ainsi qu'une dizaine de médecins-légistes ont été mobilisés pour les opérations de recherche et d'enquête. 

Les pompiers dressent une tente avant la cérémonie d'hommage donnée dans le village du Vernet, proche du lieu du drame. Près de 300 personnes, familles et proches des 150 victimes de l'accident sont attendues. (Crédit : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

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Le président François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy se sont rendus à Seyne-les-Alpes. Le chef de l’État et les deux chefs de gouvernement ont observé une minute de silence en mémoire des victimes .

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Reconstitution en images de la trajectoire de l'A320 de Germanwings 

 

 

 


VIDEOGRAPHIE - Le trajet de l'A320 de Germanwings par Europe1fr

 

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Y A-T-IL EU UN MANQUEMENT ?


Une des questions que se posent aujourd’hui les familles des victimes : le drame aurait-il pu être évité ? Est-il dû à un dysfonctionnement ? A une négligence ?


Quelques éléments de réponse ont déjà été fournis notamment par l’autorité allemande du transport aérien. Selon elle, la compagnie Lufthansa, maison mère de Germanwings, n’aurait pas transmis les informations sur l’état de santé d’Andreas Lubitz à l’agence allemande qui délivre les brevets de vol des pilotes.


La Lufthansa au courant des antécédents dépressifs. D'après les informations du journal allemand Welt am Sonntag, le copilote a été examiné au moins six fois par des médecins de la Lufthansa à partir de 2009. C'est au cours de cette année qu'Andreas Lubitz a informé l'école de pilotage de la compagnie, alors qu'il reprenait sa formation après une longue absence médicale, qu'il avait connu un "épisode dépressif sévère". c'est ce qu'a reconnu le transporteur aérien après avoir un temps refusé de dévoiler les raisons pour lesquelles le jeune homme avait dû suspendre son apprentissage.


La Lufthansa ne transmet pas le dossier de Lubitz. Le parquet de Düsseldorf a affirmé qu’Andreas Lubitz avait "été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a de nombreuses années", avant l'obtention de son brevet de pilote. Mais en 2013, lorsque la Lufthansa délègue le suivi de ses pilotes à l'autorité allemande de sécurité aérienne (LBA), elle ne lui transmet pas le dossier d'Andreas Lubitz.


L'autorité chargée de délivrer la licence de pilotage, voit le copilote deux fois, en 2013 et 2014, mais sans jamais rien savoir de ses antécédents dépressifs. Après cela et "jusqu'à récemment, d'autres consultations chez le médecin ont eu lieu, donnant lieu à des arrêts maladie mais sans que ne soient attestées des tendances suicidaires ou de l'agressivité à l'égard d'autrui", avait confirmé le procureur de Düsseldorf. La LBA n'a eu accès au dossier d'Andreas Lubitz, au centre médical de la Lufthansa, que le 27 mars soit trois jours après le crash, a-t-elle ajouté.


L'Allemagne était l'objet d'une procédure lancée fin 2014. Par ailleurs, l'un des porte-paroles de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a révélé que "des cas de non-conformité" aux "règlements européens" avaient été relevés en 2014 en Allemagne, confirmant ainsi des informations du Wall Street Journal, "en particulier dans le domaine du suivi médical" des pilotes, a déclaré Dominique Fouda, porte-parole de l'Agence. Suites aux recommandations de l'AESA, la Commission européenne a engagé fin 2014 une procédure visant à demander des comptes à l'Allemagne.

QUELS TESTS LES PILOTES PASSENT-ILS ?



Le dossier médical du co-pilote Andréas Lubitz révèle un état de dépression grave. Il a même été placé en psychiatrie lors de l'interruption de sa formation au pilotage, il y a six ans, selon le Blid. Alain Armingaud, pilote de ligne (Cityjet), ancien pilote de chasse et chargé de recrutement et de formation, revient sur les différents tests passés par les pilotes.